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C’est un déchirement pour les fans et surtout une surprise générale. TF1 a annoncé laconiquement « l’ultime saison » de la série « Une famille formidable », lors d’une bande-annonce diffusée pendant une coupure publicité de « Danse avec les stars » samedi soir. Une quinzième saison diffusée avant Noël marquera donc la fin de la série française la plus populaire de l’Hexagone, dont le premier épisode a été diffusé le 17 septembre 1992.
C’est Bernard Le Coq, qui interprétait l’infatigable et irrésistible Jacques Beaumont, qui a pris la décision d’arrêter, après le décès du créateur de la série, son ami Joël Santoni. La gorge nouée, le comédien de 68 ans, nous a confié en exclusivité les raisons de sa décision.
Pourquoi avoir pris cette décision d’arrêter ?
BERNARD LE COQ. C’est une décision que je prends avec beaucoup d’émotion. J’ai adoré ce personnage, mais sous la houlette de Joël Santoni… et que vous dire d’autre que Joël était mon pote, mon ami depuis 30 ans et que cette série, c’était lui complètement et absolument ? Il nous a nourris pendant 27 ans de son univers. Il faut savoir donner à cette belle aventure une belle fin. Je n’ai pas d’exemple d’un autre metteur en scène qui ait réalisé un long film de 25 ans… Pardon, mais moi je ne peux plus continuer, là ! C’était un frère, c’est une perte terrible. Je ne peux pas me remettre de cela en me disant que l’on va faire une espèce de suite ou d’ersatz de quelque chose qui était à lui. Je sais que c’est difficile, mais il faut que les choses puissent se boucler sans que cela ne soit un drame absolu. C’est quelque chose qui a été tellement magnifique parce qu’on l’a fait tous ensemble, que je ne vois pas continuer maintenant qu’il est parti. Au mois d’avril, quand il nous a quittés, c’était douloureux, mais la saison était lancée. On l’a faite avec cœur. Les mômes (NDLR : les acteurs de la série) et Annie ont été très mobilisés pour bien faire, mais maintenant, il faut donner cette histoire aux téléspectateurs.
On vous sent très ému…
Je le suis, c’est une décision lourde de certaines conséquences, d’abord pour moi. Cela me tenait très à cœur, la série m’a donné beaucoup de popularité, de confort matériel. Elle s’arrête et cela va être plus compliqué. L’arrêt met tout le monde face à notre métier, nous sommes des gens qui doivent être libres, créatifs et ouverts à d’autres possibilités de jouer des rôles dans d’autres histoires. C’est comme cela que l’on fait notre métier. Joël aimait cette famille qu’il avait créée, lui qui était orphelin, avec Annie qui est aussi orpheline. Maintenant nous le sommes tous.
Comment avez-vous mûri cette réflexion ?
Elle a été presque immédiate, même si je l’ai retournée dans tous les sens, car il y a des paramètres économiques. Mais il y a un moment chez moi où l’affect l’emporte sur tous les discours et les calculs. Je ne peux rien vous dire d’autre excepté que je ne peux plus imaginer faire « Une famille formidable » sans Joël. Je l’ai vu partir, mon pote, c’est badez raide, j’étais très souvent à l’hôpital, je l’ai vu ne plus pouvoir rire, boire, parler… Quand je vois mes amis qui se barrent, je n’ai pas d’autre envie que de les aimer et de leur rendre hommage.
Anny Duperey avait toujours dit qu’elle arrêterait la série si vous veniez à prendre cette décision…
Cette amitié entre nous va se poursuivre comme avec les mouflets avec qui des liens très forts se sont créés. Nous avons exploré des aspects de la vie conjugale, de la vie quotidienne et de nos relations affectives et amicales. On a livré tout cela avec bonheur à des tas de gens qui semblent avoir aimé. Tout le monde va être triste, mais tant mieux : quelque chose s’arrête. Et cette dernière saison se termine d’une façon très intéressante…
Cela a été dur d’annoncer votre décision au reste de l’équipe ?
Non, car je n’ai demandé l’avis de personne. Il faut me pardonner. On peut me critiquer, mais c’était mon pote, je l’aimais, il est parti et je n’ai plus envie. Point. « La famille », elle existe, on peut la revoir en DVD.
N’envisagez-vous pas un retour d’ici quelques années ?
Pour l’instant, c’est exclu. La messe est dite. Si Joël avait été là, oui, car on était juste heureux et on ne discutait pas avec lui.
Est-ce cliché de dire que vous aviez créé une famille ?
C’était une troupe affective qui avait plaisir à se retrouver. Je ne suis pas sûr qu’ils comprennent ma décision, mais avec le temps ils comprendront qu’il faut affronter le monde autrement. J’espère que mes arguments affectifs les toucheront.
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