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Alors que l’OMS a mis en garde contre la hausse dangereuse de la consommation d’antibiotiques en début de semaine, le gouvernement a décidé de faire un geste en faveur de la lutte contre la résistance aux antibiotiques : 40 millions d’euros vont être débloqués pour la recherche.
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal l’a annoncé ce mercredi à l’occasion d’un colloque interministériel sur l’antibiorésistance qui se déroulait à Paris. Ce programme, qui sera coordonné par l’Inserm, vise à « comprendre les mécanismes d’apparition et de diffusion des résistances et découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques ».
[?Communiqué] Lancement d’un programme prioritaire de recherche de 40 millions d’euros pour lutter contre la résistance aux #antibiotiques. pic.twitter.com/uo3q60HBcH
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) 14 novembre 2018
Parallèlement, le ministère de la Santé lance un logo pour alerter sur la surconsommation des antibiotiques. Couplé avec le slogan « ils sont précieux, utilisons les mieux », celui-ci sera diffusé sur les réseaux sociaux et apposé dans tous les documents officiels.
En France, la dernière campagne visant à sensibiliser à cette lutte date de 2002 avec les publicités « Les antibiotiques, c’est pas automatique ».
Colloque interministériel #antibioresistance lors de la semaine mondiale pour le bon usage des antibiotiques : les antibiotiques, ils sont précieux, utilisons les mieux. #WAAW18 #EAAD pic.twitter.com/4NuRsjT5fZ
— Ordre des Vétérinaires (@OrdreVet_France) 14 novembre 2018
33.000 morts par an en Europe
En 2015, près de 700.000 personnes sont victimes d’infections multi-résistantes, et environ 33.000 y succombent, d’après une récente étude publiée dans la revue The Lancet Infectious Diseases citée dans le communiqué du gouvernement. La plupart des victimes sont les nourrissons (de moins d’un an) et les personnes âgées de 65 ans et plus.
Ces bactéries résistantes ne mettent pas seulement des vies en danger mais pèsent également sur les systèmes de santé : elles pourraient entraîner jusqu’à 3,5 milliards de dollars de dépenses annuelles d’ici 2050 dans chaque pays de l’OCDE, soit plus que la grippe, le sida et la tuberculose.
La France ne fait pas partie des bons élèves. Avec 125.000 infections et 5.500 décès, elle est le 6e pays européen le plus affecté après l’Italie, la Grèce, la Roumanie, le Portugal et Chypre.
Des patients qui ne finissent pas leur traitement
Depuis leur découverte dans les années 1920, les antibiotiques ont sauvé des dizaines de millions de vies en luttant efficacement contre des maladies bactériologiques comme la pneumonie, la tuberculose et la méningite.
Mais au fil des décennies, les bactéries se sont modifiées pour résister à ces médicaments. Cette résistance se développe quand les patients utilisent des antibiotiques dont ils n’ont pas besoin, par exemple lors d’une infection due à un virus, lorsqu’ils ne terminent pas leur traitement, donnant ainsi à la bactérie une chance de survivre et de développer une immunité.
28,6 doses pour 1.000 habitants en France
En Europe, la consommation moyenne d’antibiotiques approche les 18 doses définies journalières (DDJ) pour 1.000 habitants par jour, avec en tête la Turquie (38 DDJ), soit près de 5 fois plus que le dernier du clbadement, l’Azerbaïdjan (8 DDJ).
En France, alors que des progrès avaient été faits au début des années 2000, la consommation globale d’antibiotiques en médecine de ville a augmenté, de 28,6 doses pour 1.000 habitants en 2007 à 29,2 doses/1.000 en 2017. Le gouvernement a pour objectif une baisse de 25 % de la consommation d’antibiotiques d’ici 2020.
Les Echos
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