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Trois hommes paraplégiques suite à un accident ont retrouvé le contrôle de leurs jambes grâce à des stimulations électriques et une rééducation intensive. Plus incroyable encore, ce changement subsiste même quand la stimulation est coupée.
© ©EPFL Hillary Sanctuary
C’est une nouvelle qui donne de l’espoir. Trois paraplégiques souffrant de blessures de la moelle épinière, et paralysés au niveau des jambes depuis de nombreuses années, sont désormais capables de sortir de leur fauteuil roulant et de marcher à l’aide de béquilles ou d’un déambulateur. Cette prouesse médicale a été réalisée grâce à l’implantation d’une stimulation électrique de la moelle épinière lombaire et plusieurs semaines de rééducation intensive.
L’étude, dirigée par l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et l’Hôpital universitaire de Lausanne (CHUV) en Suisse, est publiée dans les éditions de Nature et de Nature Neuroscience. “A la différence de deux études publiées récemment aux Etats-Unis sur un concept similaire, ces travaux montrent que la fonction neurologique subsiste au-delà des séances d’entraînement, même lorsque la stimulation électrique est coupée“, indiquent les chercheurs.
Timing et localisation essentiels
Ce résultat est le fruit de nombreuses années de recherches sur des modèles animaux, qui ont permis de reproduire la manière dont le cerveau active naturellement la moelle épinière. “Le timing et la localisation de la stimulation électrique sont essentiels pour la capacité du patient à produire un mouvement volontaire. C’est aussi cette coïncidence spatio-temporelle qui déclenche la croissance de nouvelles connexions nerveuses“, explique l’un des chercheurs, Grégoire Courtine.
Les trois patients David M, Gert-Jan Oskam, et Sebastian Tobler ont pu marcher, aidés par un harnais, après seulement une semaine de calibration. Le contrôle volontaire de leurs muscles s’est amélioré après seulement cinq mois d’entraînement. Un startup a déjà comme objectif de développer une neurotechnologie sur mesure pour les hôpitaux et les cliniques partout dans le monde. Pour les chercheurs, le prochain défi consiste à tester ce système très tôt après un traumatisme, soi 4-5 semaines après l’accident, quand le système neuromusculaire n’est pas encore atrophié.
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