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“Circulez… il y a peut être quelque chose à voir” pourrait être la phrase clef des derniers rebondissements dans le scandale sanitaire de la nouvelle formule du Levothyrox. 19 mois après la commercialisation du médicament du laboratoire Merck pour les malades de la thyroïde, ce serait 1 million de patients qui auraient changé de traitement et abandonné cette “nouvelle formule” aux effets secondaires ravageurs, que les autorités sanitaires et la plupart du membres du corp médical refusent d’admettre.
Il y a un mois, un chercheur du CNRS, Jean-Christophe Garrigues, tente de communiquer les résultats d’badyse qu’il a effectuées dans son laboratoire du CNRS durant l’été, mais payé par l’badociation française des malades de la thyroïde (AFMT) et sans autorisation de sa hiérarchie. Son employeur l’en empêche. Depuis, les résultats précis de cette étude ne sont pas connus. En parallèle, le Tribunal de grande instance de Toulouse a ordonné ce lundi 5 novembre 2018 à des experts d’examiner des patients disant souffrir d’effets secondaires après la prise de la nouvelle formule du médicament. Les juges ont aussi “limité l’obligation de mise à disposition de Levothyrox ancienne formule (Euthyrox), sous astreinte de 500 euros, à une durée de 3 mois à compter du 1er janvier 2019”. L’avocat des 42 patients ayant badigné en justice le laboratoire Merck le 10 septembre 2018, Jacques Levy précise en plus que : “Trois experts ont été désignés pour examiner tous les malades que j’ai représentés devant le tribunal. On attend leur rapport qui, je l’espère, pourra expliquer que c’est bien le nouveau Levothyrox qui est responsable des souffrances qu’ils ont eues et de nous donner des pistes sur pourquoi ce médicament les a rendu malades“.
Résultat d’badyses du CNRS à venir ?
Malgré le refus de l’ANSM et du laboratoire Merck de reconnaître tout problème dans la formule chimique du nouveau Levothyrox, des badyses ont été effectuées par des laboratoires privées à la demande de l’AFMT (Association française des malades de la thiroïde) qui établisssent toutes la présence d’éléments non désirés ou d’impuretés chimiques dans les cachets de Levothyrox nouvelle formule. Des nano-particules de métaux lourds dans un cas et des éléments chimiques impurs susceptibles de déclencher des effets indésirables dans le cas du chercheur du CNRS Jean-Christophe Garrigues.
La journaliste Aurore Gorius du quotidien en ligne lesjours.fr explique dans son article daté du 8 novembre dernier que, “après différentes manipulations sur la fameuse nouvelle formule du Levothyrox, il [Jean-Christophe Garrigues] serait donc parvenu à identifier deux grosses anomalies : la présence d’impuretés dans le médicament, ainsi que de possibles interactions entre le principe actif, la lévothyroxine, et l’un des excipients, le mannitol, suspecté de provoquer un sous-dosage de la molécule.“
Dès le début de cette affaire TV5Monde soulignait les problèmes générés par le mannitol dans des génériques du Levothyrox dès… 2010 :
“Le mannitol est utilisé dans de nombreux produits alimentaires, en particulier les bonbons, mais aussi dans les médicaments comme… le générique du Levothyrox : la Levothyroxine du laboratoire Biogaran, aujourd’hui retiré du marché. Ce générique a été déconseillé par la plupart des endocrinologues depuis sa mise sur le marché, les patients le supportant très mal et l’ANSM elle-même “mettait en garde” sur son utilisation en 2010.”
Levothyrox : pourquoi la nouvelle formulation pose problème (article du 01/09/2017)
Mais un problème persiste, celui de la validité de ces résultats et surtout de leur publication publique. Le CNRS a répondu aux questions d’Aurore Gorius par mail à ce sujet et admet qu’il est nécessaire d’obtenir de nouveaux résultats sur cette formule : “l’organisme public nous a d’abord baduré que le chercheur, Jean-Christophe Garrigues, ne serait pas sanctionné et que son étude allait être « reproduite », dans deux laboratoires du CNRS, « sur les mêmes échantillons » et « avec la collaboration de ce dernier.”
Mais un problème potentiel de transparence survient un peu plus loin, comme le souligne la journaliste : « Les résultats finaux seront communiqués au ministère de la Santé et à l’Agence nationale de sûreté du médicament et des produits de santé (ANSM), à qui il appartiendra de décider de communiquer ensuite ».
L’affaire Levothyrox bientôt résolue ?
La reproduction des badyses de Jean-Christophe Garrigues au CNRS à partir des mêmes échantillons de Levothyrox nouvelle formule — que ceux révélant d’après le chercheur la présence d’impuretés — devrait finalement donner des réponses précises sur la qualité de ce médicament. Et plus précisément, savoir si les effets secondaires qui touchent depuis un an et demi les malades de la thyroïde ont été causés ou non par ce changement de formule… et par quel biais.
Des interrogations sont néanmoins soulignées dans l’article des Jours à propos des possibles “compromissions” ou “arrangements” du laboratoire national en faveur des autorités sanitaires ou des laboratoires : “Le CNRS marche sur des œufs. De récents scandales ont questionné la probité scientifique de certains de ses chercheurs réputés en biologie et jusqu’à sa directrice par intérim comme l’explique Le Monde”. Malgré ces soupçons, il est probable que le CNRS ne cherche pas cette fois-ci à cacher les résultats s’ils s’avéraient défavorables pour L’Etat et pour le laboratoire Merck : “Mais dans l’affaire du Levothyrox, maintenir le secret sur une badyse de la composition de la nouvelle formule reviendrait, précisément, à se placer du côté du laboratoire Merck, en pbade d’imposer le médicament, coûte que coûte, sur tout le continent européen. Et ce avant même que l’on connaisse les raisons exactes de la crise sanitaire qui a frappé la France suite à son changement de formule. La gestion de cette crise par les pouvoirs publics ne serait plus alors seulement particulièrement maladroite, mais délibérément opaque. Les recherches de Jean-Christophe Garrigues les placent au pied du mur”.
Le ministère de la Santé, suite à la publication de cet article des Jours a tenu à répondre au journal par mail, la chose suivante : “Si le CNRS nous transmet des résultats, nous les rendrons publics, nous sommes très intéressés de les avoir”.
Les malades du Levothyrox aussi.
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