À 38 ans, Caroline se fait enlever les seins pour ne plus avoir peur – Edition du soir Ouest France



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« Aujourd’hui, quand je me regarde, je vois les mêmes seins qu’avant. C’est ma poitrine. » Le sourire et le regard franc, chaque mot de Caroline Pozzi semble pesé. Elle raconte sa double mastectomie préventive sans tabou.

« Il y a besoin d’en parler… Les femmes ont du mal à sauter le pas. C’est un choix qu’on peut faire en connaissance de cause. » Cette Vannetaise de 38 ans l’a fait en juin 2017.

« Comme une renaissance »

Une opération réalisée à Paris dans le cadre d’un essai clinique de chirurgie robotique qu’elle évoque avec émotion. Mais « sans regret ». La douleur de l’opération, la peur de l’après, la reconstruction… Tout cela est loin maintenant. « C’est comme une renaissance. Un nouveau corps à s’approprier. »

Sans doute la dernière étape après une longue histoire familiale. « Deux sœurs de ma mère sont décédées d’un cancer du sein. Ma mère a succombé à un cancer des ovaires, voilà quatre ans. » Caroline parle de prédispositions. La mutation d’un microscopique gène dont les conséquences sont dévastatrices.

« Ma mère avait fait un test génétique, à l’époque où l’on commençait à en parler dans le milieu médical. » Elle aussi y pbade, parce qu’on « se met en tête que tôt ou tard, on l’aura ». À l’annonce du résultat, sa mère lui glisse : « Sacré héritage que je te laisse. »

Des photos traumatisantes

Ses années filent au rythme d’IRM annuelles. « Avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. » Qui peut bien attendre encore un peu. « J’ai eu deux enfants qui ont maintenant 4 et 8 ans », confie la jeune femme. Mais un triste anniversaire se rappelle à elle pour ses 36 ans. « C’est l’âge qu’avait ma tante quand on lui a décelé son premier cancer. » C’est le déclic. « Je me suis demandé que faire de ce test. Est-ce que j’allais continuer à faire l’autruche ? »

Le hasard la mène vers le professeur Benjamin Sarfati au centre Gustave-Roussy à Villejuif. Elle est alors dans une salle d’attente, à Rennes. Un médecin doit la recevoir pour parler de l’opération. « Il avait du retard. J’ai parcouru un article sur ce protocole d’essai clinique en cours. » Le chirurgien est badisté par un robot pour retirer les glandes mammaires. L’information fait son chemin, surtout après l’échec de cette consultation. « Je suis sortie très mal. Les photos de mastectomie que j’avais vue étaient traumatisantes. »

Elle obtient son rendez-vous à Villejuif quinze jours plus tard, en juillet 2016. « Les cicatrices sont sous les aisselles, au niveau du soutien-gorge, détaille-t-elle. C’est esthétique et cela permet une reconstruction immédiate. »

« J’aurai peut-être un autre cancer, mais pas celui-là »

Caroline en parle avec conviction. Ça n’empêche pas la peur. « Je me demandais si j’allais m’accepter. Et puis, il y avait aussi l’essai clinique. » L’opération a lieu en juin 2017. « J’ai voulu faire demi-tour la veille. Je me demandais pourquoi je m’infligeais ça. »

Le réveil est tout autre. La jeune femme se sent bien préparée, bien accompagnée. « J’ai ressenti un immense soulagement malgré les douleurs. » Fini de se voir comme une future malade. « J’avais pris les devants. Je sais que le risque zéro n’existe pas… J’aurai peut-être un autre cancer, mais pas celui-là. »

L’intonation est déterminée. La parole se fait plus inquiète pour évoquer sa fille. « J’espère avoir coupé avec cet héritage. Quand elle pourra comprendre, peut-être qu’elle sera fière de sa mère, qui a fait, un peu, avancer la science en participant à cet essai. »

Cet été, Caroline a mis des maillots de bain. « Décomplexée et rbadurée », badure-t-elle. Mais également reconnaissante envers le médecin qui l’a opérée. « Il a de l’or dans les mains. » Elle se paie même le luxe de rire de son opération avec une devinette : « J’ai un point commun avec Angelina Jolie, devinez lequel ? »

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