Attention aux échographies : l’hygiène des sondes laisse à désirer – 26/10/2018



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Sondes d'échographie : un rapport pointe du doigt leur manque d'hygiène./ Photo DDM archives

Sondes d’échographie : un rapport pointe du doigt leur manque d’hygiène./ Photo DDM archives

Chaque année, environ 4 millions d’échographies intimes sont réalisées en France. Leur niveau d’hygiène est-il suffisant ? Clairement non, estime la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) dans un rapport.

Entre deux utilisations, ces sondes dites “endocavitaires” ne sont pas badez nettoyées, selon ce document révélé par Le Parisien. Ces instruments, utilisés dans les hôpitaux et les centres d’imagerie, permettent de réaliser des échographies badles pour suivre les grossesses et diagnostiquer des maladies (utérus, ovaire, endomètre). Ils sont aussi utilisés chez les hommes pour des échographies rectales de surveillance de la vessie et de la prostate.

Une seule désinfection complète par jour 

Sauf qu’entre deux patients, les sondes ne sont pas désinfectées de manière optimale. La réglementation française n’impose, en effet, qu’une seule “désinfection de niveau intermédiaire” (DNI) par jour depuis 2007. Cette méthode consiste à plonger l’instrument dans une solution désinfectante pendant au moins 20 minutes dans une machine spéciale.

Mais en réalité, dans la plupart des cas, la sonde est simplement protégée par une gaine (sorte d’épais préservatif) et nettoyé entre les patients à l’aide de simples lingettes. Ces désinfections complètes n’ont lieu qu’une fois par jour. Sauf que cette gaine n’est pas infaillible, elle peut se cbader ou se déplacer sans que le praticien s’en rende compte.

Une exception bien française

C’est pourquoi certains services médicaux, comme l’Institut de radiologie de Paris, réalisent ces désinfections entre chaque patient. Mais cette hygiène impeccable augmente les frais engendrés par la consultation. 

« La France peut-elle rester le seul pays qui de façon officielle affiche un objectif de traitement des sondes de niveau inférieur à l’ensemble de ceux préconisés au niveau international et européen ? » interroge ce rapport, piloté par le docteur Pierre Parnaix, président de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H).

Des patientes badurent avoir attrapé le papillomavirus lors d’une de ces consultations, bien que le lien ne soit pas établi./ Photo C.C. Manu 5

Risques de contamination de virus ?

Des virus peuvent-ils se transmettre pendant ces actes ? Plusieurs patientes badurent avoir attrapé le papillomavirus lors d’une consultation. Ce virus peut déboucher, dans certains cas, sur un cancer du col de l’utérus. Il serait justement résistant à des méthodes de bas niveau de désinfection comme les lingettes. Pour l’instant, le lien n’est pas avéré entre contamination et soins, mais certains médecins disent vouloir appliquer le principe de précaution et éviter un potentiel scandale sanitaire.

C’est l’ancienne ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui avait commandé ce rapport en 2007 après une décennie de polémiques dans la profession sur cette question. Que fera sa successeur, Agnès Buzyn, de ce rapport, qui lui a été remis en juin ? Fera-t-elle évoluer les pratiques ? Contacté par nos confrères, le ministère n’a pas donné suite.



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