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Patrice Thoraval, président de l’Union régionale des professionnels de santé – infirmiers libéraux, appelle les Bretons et ses collègues à se vacciner contre la grippe. Trop peu le font aujourd’hui.
En Bretagne, seulement 48 % des personnes considérées comme fragiles se font vacciner contre la grippe. Pourquoi le message a-t-il du mal à pbader ?
C’est un taux très bas, si l’on prend l’objectif d’un taux de couverture de 75 %, considéré par l’OMS comme efficace pour lutter contre l’épidémie. Mais ce n’est pas si mal, comparé aux chiffres nationaux. La Bretagne est au-dessus. Avant le fâcheux épisode du H1N1 en 2009, nous avions un taux de couverture de 65 %. Il y a eu, à ce moment-là, des dégâts considérables sur l’image de la vaccination contre la grippe. Depuis, nous n’arrivons pas à rattraper. Et puis les opposants à la vaccination sont venus contrecarrer les campagnes de communication.
Quel rôle peuvent jouer les infirmiers libéraux ?
Nous menons deux combats de front. D’abord, nous communiquons vers la population cible. Nous sommes quotidiennement en contact avec les publics fragiles, notamment les personnes âgées. Nous sommes donc amenés à leur parler du vaccin et à faire les piqûres. D’autre part, les infirmiers qui se déplacent à domicile peuvent eux-mêmes être les vecteurs de la grippe s’ils ne sont pas vaccinés. Ce serait un comble d’être un vecteur de contagion ! Notre objectif est donc aussi d’augmenter le taux de vaccination chez les infirmiers. Nous lançons cette année une campagne interne dont le mot d’ordre est « je me vaccine, je vous protège ». L’idée est de dire que la vaccination est, certes, un geste personnel mais c’est aussi un geste solidaire. Nous avions expérimenté ce mot d’ordre l’année dernière dans le Finistère et cela a bien fonctionné. Nous l’étendons donc à toute la région.
« Il n’y a plus d’aluminium dans les vaccins depuis 2009. Or, c’est souvent la substance qui est incriminée par les opposants… »
Justement, seulement 26 % du personnel médical en France est vacciné contre la grippe. Cela vous alarme-t-il ?
Je ne peux pas parler pour les autres professions et je ne veux stigmatiser personne. Mais oui, je trouve cela très alarmant. Nous avons le devoir de ne pas être responsables de la propagation. Objectivement, je ne sais pas pourquoi les personnels ne se vaccinent pas contre la grippe. Méfiance, défiance… Pourtant, il n’y a aucune raison scientifique à refuser le vaccin.
Que des professionnels eux-mêmes le refusent peut alimenter les doutes…
Le vaccin n’est pas dangereux. Certes, tous les médicaments comportent un risque mais il est maîtrisé. Contrairement à ce qu’on lit parfois, on ne peut pas attraper la grippe à cause de la piqûre car il contient un virus inactivé. La petite réaction grippale que l’on observe parfois n’est rien à côté de ce que le patient aurait développé au contact du vrai virus. Justement, ceux qui font cette réaction auraient certainement développé une grippe d’autant plus virulente, d’où l’intérêt d’avoir pris ses précautions ! Par ailleurs, il faut répéter qu’il n’y a plus d’aluminium dans les vaccins depuis 2009. Or, c’est souvent la substance qui est incriminée par les opposants. Le risque le plus important, c’est l’allergie à la protéine d’œuf que les vaccins contiennent. Mais un entretien préalable est systématique pour éliminer tout risque de réaction.
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