«Ils sont précieux, utilisons-les mieux» : le nouveau slogan pour limiter les antibiotiques



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Un globe dans lequel semble tamponné le mot « Antibiotiques ». A côté, les lettres vertes et bleues nous interpellent : « Ils sont précieux, utilisons-les mieux ». Ce nouveau slogan officiel, que nous dévoilons, est lancé ce mercredi. Son but : alerter sur la surconsommation d’antibiotiques, qui fait de la France le quatrième pays européen le plus accro à ces médicaments.

L’an pbadé, 759 t, destinées à la santé humaine, et près de 500 t, pour les animaux, ont été vendues en France. Problématique ? Oui, car plus nous abusons de ces fabuleux outils, plus nous devenons insensibles aux traitements. Il est urgent d’agir.

« Nous sommes loin des objectifs de réduction que nous nous étions fixés », concède le professeur Christian Brun-Buisson, le Monsieur Antibiorésistance du ministère de la Santé alors que s’ouvre ce mercredi un grand colloque interministériel (santé, recherche, écologie, agriculture) consacré aux défis de la recherche sur l’antibiorésistance.

«Des résistances inquiétantes»

« Ce slogan s’inscrit dans une campagne que nous voulons large, intersectorielle, abordant à la fois la santé humaine, animale, l’environnement », reprend le médecin. Assorti de son logo, il sera diffusé sur les réseaux sociaux et dans tous les documents officiels, mais nous sommes malheureusement bien loin de 2002 et de la grande campagne télévisuelle qui a marqué les esprits.

Souvenez-vous… un drôle de slogan débarque alors sur nos écrans : « les antibiotiques, c’est pas automatique ». Effet choc : en cinq ans, leur consommation diminue de 23 %. Puis repart à la hausse, faute de stimulation.

« Il s’agit là de mettre en avant le caractère précieux des antibiotiques, d’insister auprès des patients et des professionnels de santé sur le fait qu’en consommer trop, c’est créer des résistances inquiétantes aux traitements », décrypte le Pr Brun-Buisson. Les infections qui récidivent – urinaire, de l’intestin, de la peau – sont par exemple souvent dues à cette résistance.

Objectif : – 25 % en 2020

Toute la journée de ce mercredi, les professionnels réunis en colloque discuteront ainsi des meilleures manières de les limiter. En sensibilisant le public. Mais aussi, en développant l’usage de tests de diagnostic rapide pour voir si une maladie est virale (et ne nécessite donc pas d’antibio), comme cela se fait déjà pour les angines.

« La prévention des infections, l’hygiène hospitalière, la couverture vaccinale et bien sûr les nouveaux axes de recherches médicales seront au cœur des débats », note Christian Brun-Buisson.

Car quand il est mené, le travail paie. Ce mardi, l’Anses a annoncé une diminution de l’exposition animale aux antibiotiques de 37 % en cinq ans depuis le plan amorcé en 2012. Chez l’homme, un nouveau cap ambitieux est fixé : réduire la consommation de 25 % d’ici à 2020…

LE MOT : ANTIBIORÉSISTANCE

Le rôle de l’antibiotique est d’empêcher le développement des bactéries. Mais voilà, ces dernières n’aiment pas se sentir attaquées. Pour survivre, elles développent un mécanisme de défense qui empêche le médicament de les détruire ou de limiter leur prolifération. Cela s’appelle l’antibiorésistance.

Plus nous consommons d’antibiotiques, plus nous en donnons aux animaux, plus ils sont rejetés dans l’environnement, et plus celle-ci devient forte. Le risque : que des infections, notamment chez les patients âgés ou fragiles, ne puissent plus être soignées.

Ce mardi, le Pr Laurence Monnoyer-Smith, Commissaire générale au développement durable a alerté : « l’antibiorésistance pourrait devenir l’une des principales causes de mortalité dans le monde ». En France, 150 000 infections et 12 500 décès lui sont imputables chaque année.



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