La phagothérapie, le nouvel espoir contre la résistance aux antibiotiques



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Ce sont des mots que les médecins et badociations entendent de plus en plus souvent. « J’ai un staphylocoque doré, il n’y a plus de solution, on me dit qu’il faut m’amputer ». En France, de nombreux malades, infectés par une bactérie devenue résistante aux antibiotiques, cherchent, en désespoir de cause, une solution.

Il faut dire qu’en cette semaine mondiale dédiée à leur bon usage, il y a urgence à trouver une alternative. A force de les surconsommer, les durées d’hospitalisation s’allongent, la mortalité s’accroît jusqu’à 5 500 décès par an dans notre pays. Et si rien n’est entrepris au niveau mondial, ce phénomène risque d’entraîner la mort de 10 millions de personnes en 2050.

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Alors, dans ce tableau si noir, des patients se chuchotent un traitement de la dernière chance, miracle pour certains, la phagothérapie. De quoi parle-t-on ? De la médecine des phages, des virus naturels que l’on trouve partout, dans les sols, les eaux des lacs, des égouts et capables de manger les bactéries mêmes les plus coriaces, responsables d’infections des os ou des poumons.

« Dans les années 1980, elle a guéri des milliers de patients »

Cette technique, que l’on redécouvre dans l’Hexagone, est très répandue en Géorgie, qui, longtemps privé des antibiotiques de l’Occident, a conservé ce savoir-faire. « On a 300 demandes de patients par an », confie Alain Lavit, cogérant d’une société qui organise ce tourisme médical dans l’Est de l’Europe.

Alors la phagothérapie peut-elle réellement nous sauver ? Alain Dublanchet, médecin microbiologiste, expert du sujet, en est convaincu. « Avant d’être enterrée définitivement, en France, dans les années 1980, face au succès des antibios, elle avait guéri des milliers de patients. On avait des collections de phages dans les labos de Pasteur, tout a été jeté. On a abandonné cette médecine ».

Alors, il faut tout recommencer. En 2016, une société française est parvenue à fabriquer des phages de bonne qualité, testés, chez quelques malades graves principalement à l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, en complément des antibiotiques. La plupart souffraient d’infections très sévères. « Sur les 5 traités, 4 n’ont plus de signe d’infection, se réjouit Tristan Ferry, chef du service adjoint au département des maladies infectieuses. C’est un énorme succès, on est dans un tournant de l’histoire de la phagothérapie ».

Un 6e patient vient de recevoir ce traitement, il y a une semaine à peine. « Il a bien supporté l’opération », nous confie le médecin qui espère, à terme, pouvoir guérir les infections urinaires bbades.

De nouveaux essais cliniques

Si ces quelques cas peuvent paraître dérisoires, c’est parce que les autorisations sont encore délivrées au compte-gouttes dans l’Hexagone. Alors, pourquoi ne pas exporter les phages de Géorgie ? Selon Caroline Semaille, directrice de produits à l’agence du médicament, « on n’a aucun moyen de connaître leur qualité ». La route est donc longue pour développer cette thérapie chez nous. On ne sait pas encore les fabriquer à grande échelle.

« Si cette thérapie suscite encore beaucoup d’interrogations, elle est pleine d’espoir ». Alors, il faut poursuivre la recherche. « Dès qu’il y aura une production plus importante, nous annonce la directrice, on délivrera des autorisations temporaires d’utilisation ».

De nouveaux essais cliniques vont être menés, un comité de bilan est prévu en début d’année. D’autres solutions sont aussi en cours. Une société vient aussi de trouver une technique pour percer la double membrane des bactéries les plus coriaces. Médecins et autorités, tous s’accrochent dans l’espoir de sortir la France de l’impbade thérapeutique actuelle.

CLÉS

  • 40 millions d’euros vont être consacrés à la lutte contre l’antibiorésistance.
  • 759 t d’antibiotiques destinés à la santé humaine ont été vendues en 2017 et 499 t pour les animaux.
  • La France est le 4e consommateur d’Europe, le 8e dans le monde.
  • Seuls 2 nouveaux antibiotiques ont été mis sur le marché ces cinquante dernières années.


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