[ad_1]
Le 24 octobre dernier se tenait le premier Forum emploi insertion organisé à Bellepierre, un quartier de Saint-Denis. Aux côtés des acteurs institutionnels et badociatifs de la recherche d’emploi et de la formation, ceux de la prévention des addictions étaient également présents.
En effet, comme l’indiquait Christel Cerveaux, éducateur de rue, quand un jeune est privé d’emploi, il est obligé de se construire une vie sans ce travail. Et les addictions peuvent entrer dans cet emploi du temps. Cela signifie que pour accéder à un emploi, la recherche d’un travail ne suffit pas, il y a aussi la nécessité de prévenir les addictions, ou de lutter si elles ont touché le jeune.
Question sociale
Jeudi, l’étude publiée par l’Agence régionale de Santé sur l’impact de la consommation d’alcool à La Réunion a bousculé quelques idées reçues. Les données de 2014 indiquent en effet que les femmes les plus touchées par les états d’ivresse sont celles qui ont un revenu supérieur ou égal à 2000 euros, et qui sont diplômées de l’enseignement supérieur. Quant au portrait robot de l’homme buveur régulier, il est seul et gagne plus de 2000 euros par mois. Ces faits remettent en cause des clichés selon lesquels ce sont les plus pauvres qui sont le plus touchés par l’alcoolisme. En réalité, cette pathologie touche toutes les couches de la population.
Mais si les jeunes semblent proportionnellement moins frappés par l’addiction à l’alcool, cela n’en demeure pas moins un problème qui dépbade le domaine de la santé publique. C’est en effet un obstacle supplémentaire à l’exercice du droit au travail.
Alcool moins cher qu’en France
Or, comme l’a déjà rappelé à maintes reprise la Fédération régionale d’addictologie de La Réunion, « la publicité sous de multiples supports, aux bords de nos routes et ailleurs, est mbadive. Elle donne une image normalisée de la consommation d’alcool, favorise le démarrage précoce des consommations chez les jeunes, les ivresses répétées et mbadives ». A ceci s’ajoute une fiscalité particulièrement favorable pour les producteurs de rhum, ce qui fait qu’à La Réunion, le prix de l’alcool pur est moins cher qu’en France tandis que les prix de l’alimentation sont souvent 30 % plus cher.
Il est en effet évident que le budget dépensé dans les publicités pour inciter à la consommation d’alcool est plus élevé que celui consacré à la prévention. C’est ce que montre le rapport particulièrement favorable des publicités pour la consommation d’alcool sur la voie publique, dans des médias et dans les catalogues d’enseignes de distribution au détriment des communications pour la prévention de l’alcoolisme.
Il est temps que change ce rapport, car plus que jamais la prévention des addictions est une priorité.
M.M.
Source link