L’épidémie d’Ebola n’est pas maîtrisée en République démocratique du Congo



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Un medecin avec un bébé dans les bras, peut-être infecté par le virus Ebola à  Butembo, en République Démocratique du Congo, le 4 novembre 2018. 
Un medecin avec un bébé dans les bras, peut-être infecté par le virus Ebola à  Butembo, en République Démocratique du Congo, le 4 novembre 2018.  (JOHN WESSELS/AFP)

Jusqu’à présent, cela n’a pas fait les gros titres, mais ça va peut-être changer car les nouvelles sont préoccupantes. Le cap des 200 morts a été dépbadé dimanche 11 novembre dans le nord-est de la République démocratique du Congo, et plus de 300 autres cas sont recensés. L’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) reconnaît qu’elle ne parvient pas à enrayer la maladie. Les premiers cas ont été constatés l’été dernier, et de semaine en semaine, le bilan s’alourdit. Ça semble presque inexorable.

Le virus Ebola est une fièvre hémorragique qui se transmet essentiellement par le sang ou les selles. Et dans près d’un cas sur deux, elle conduit à la mort. L’Afrique a déjà connu plusieurs vagues d’épidémies depuis 40 ans, la plus importante en 2014 en Afrique de l’Ouest, avec plus de 11 000 morts. On n’en est pas là. Mais l’OMS est inquiète parce que la région touchée est difficile d’accès.

Cette région, c’est l’extrême Nord-Est de ce grand pays qu’est la République Démocratique du Congo, quatre fois la taille de la France. C’est la région du Nord Kivu, près de l’Ouganda et du Rwanda, une région en guerre. Et ça crée une situation sans précédent : jamais une épidémie d’Ebola ne s’était déclarée dans une région en guerre. En l’occurrence, plusieurs groupes de miliciens, notamment celui de l’ADF, affrontent presque quotidiennement l’armée régulière congolaise. Il y a eu des combats hier encore dans la ville de Beni, qui compte 300 000 habitants. Cette zone est d’ailleurs surnommée “le triangle de la mort”.

Du coup, le travail des humanitaires est complexe. Ils sont eux même victimes d’agression, par exemple trois humanitaires ont été retenus en otages la semaine derrière. Les combats rendent la vaccination aléatoire et les inhumations sont parfois difficiles à effectuer. Le repérage des cas d’infection est rendu compliqué par les exodes (les gens fuient les affrontements) et par la densité de population, très élevée. Et par-dessus le marché, des décennies de combats dans cette zone ont créé un terreau de méfiance chez les habitants : ils n’ont pas confiance, même dans le personnel humanitaire. Pour toutes ces raisons, les médecins pensent qu’il sera très difficile d’éradiquer complètement la souche. Certains parlent d’une épidémie potentiellement structurelle, qui pourrait durer très longtemps et dont le bilan pourrait donc s’alourdir considérablement au fil des mois.  

Il y a quand même évidemment une mobilisation humanitaire. Plusieurs ONG sont présentes, par exemple Médecins sans frontières. Et elles mènent de front deux opérations : les soins pour les personnes déjà infectées, avec des tests de nouvelles molécules : elles ont déjà permis de sauver une centaine de patients.  Et surtout la vaccination, avec là encore des tests sur de nouvelles formules vaccinales. Près de 30 000 personnes ont été vaccinées à ce jour. Mais la difficulté, c’est donc de parvenir à identifier les populations qui sont exposées au virus. Un défi en zone de guerre.

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