[ad_1]
Dix-sept médecins vus en onze mois. Voici ce à quoi a été confrontée Suzannah Weiss, auteure féministe américaine, avant d’enfin voir un diagnostic posé sur les maux dont elle souffre. Afin de dénoncer les longues périodes d’errance médicale que connaissent certaines femmes atteintes de maladies chroniques, l’auteure a lancé le hashtag #MyDoctorSaid, comprenez «Mon médecin a dit», sur Twitter.
Dans son post, Suzannah Weiss revient sur sa propre expérience : «Docteur un m’a dit que rien ne clochait chez moi. […] Docteur quatre a augmenté ma dose d’antibiotiques avant que des résultats d’examens montrent que je n’avais pas d’infection. […] Docteur treize m’a dit que c’était dans ma tête». C’est ce que «nous devons traverser pour seulement commencer à guérir», déplore-t-elle, avant d’inviter les femmes à partager leur propre expérience.
Lire aussi » Endométriose, les symptômes qui ne trompent pas
“J’ai attendu le diagnostic de ma fibromyalgie de 2002 à 2012”
De nombreuses femmes ont répondu au tweet de Suzannah Weiss.
Les réponses sur le réseau social ne se sont pas fait attendre. Une internaute raconte ainsi s’être rendue aux urgences, inquiète de son rythme cardiaque anormalement élevé et d’importantes pertes de sang par l’urètre. «#MonMédecinADit “vous ne pouvez pas venir aux urgences dès que vous êtes anxieuse.” […] Ils m’ont renvoyée à la maison en me disant “des femmes ont des règles plus compliquées que les vôtres”. Je n’avais pas mes règles. J’ai une tumeur au foie.»
«J’ai attendu le diagnostic de ma fibromyalgie de 2002 à 2012. Pendant tout ce temps, on me répétait que ce n’était que de l’anxiété due à la douleur. Ils refusaient simplement de s’en préoccuper, jusqu’à ce que je vois un rhumatologue», détaille une seconde femme sur Twitter.
Une autre encore rapporte avoir un jour ressenti des douleurs et des «décharges électriques» dans le sein gauche, et demandé une mammographie à son médecin. Ce dernier lui répond : «les seins font mal, et vous êtes trop jeune pour une mammographie, ce n’est pas comme si c’était un cancer». L’internaute affirme qu’on lui diagnostiquera finalement un cancer du sein un peu plus tard. Les souffrances psychiques sont aussi parfois niées, comme le relate une jeune femme : «#MonMédecinADit que j’étais “juste une ado”, quand je souffrais d’anxiété et de dépression et que je faisais des tentatives de suicide à 15 ans».
Des douleurs minimisées
Selon Suzannah Weiss, les soignants auraient des «préjugés» envers les femmes mais aussi «les gens de couleur, les personnes LGBT ou d’autres populations marginalisées». La jeune femme reproche aux médecins de ne pas prendre leurs patientes au sérieux, d’attribuer les douleurs et symptômes décrits à de l’anxiété, ou encore de les réduire à leur imaginaire.
En octobre 2017, un article publié sur le blog de la faculté de médecine d’Harvard affirmait déjà que la douleur des femmes «est souvent brutalement renvoyée à une dimension psychologique, comme une manifestation physique de stress, d’anxiété ou de dépression». Le constat est particulièrement vrai dans le cas de douleurs chroniques. Alors que 70% des personnes atteintes sont des femmes, des études montrent que les médecins leur prescrivent moins souvent d’anti-douleurs qu’aux hommes.
Pour Suzannah Weiss, la conséquence est double : les femmes reçoivent des traitements inadaptés, et s’éloignent du monde médical. «Nous sommes jugées irrationnelles lorsqu’on se tourne vers la médecine alternative, mais les soignants conventionnels nous jettent dehors, écartent nos inquiétudes et prescrivent des choses qui aggravent notre état», indique-t-elle, sur Twitter. Une «question féministe» selon l’auteure, qui conclut : «Nous sommes malades, souffrantes et même mourantes parce que des gens n’ont toujours pas confiance en notre connaissance de notre propre corps».
La rédaction vous conseille :
Source link