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Alors que la maladie est habituellement rare, 56 cas ont été recensés en octobre en Île-de-France.
La vaccination contre la rougeole est obligatoire avant l’âge de 2 ans, mais certains pbadent encore entre les mailles du filet. La maladie, très contagieuse, se propage ainsi en France, et notamment en Île-de-France, où une recrudescence inhabituelle a été observée au mois d’octobre. 56 cas ont été recensés dans la région, surtout dans le département de la Seine-Saint-Denis.
“On ne se situe pas encore dans le cadre de l’épidémie, au sens de la santé publique […] mais on s’y prépare. On est juste au cran en dessous”, alerte Aurélien Rousseau, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France. Pour que ce soit considéré comme une épidémie, “la question n’est pas seulement celle du nombre”, et il faudrait observer également des contaminations similaires dans d’autres départements, explique-t-il. L’Agence a tout de même lancé une étude épidémiologique, avec Santé publique France, pour tenter d’identifier les raisons de cette recrudescence.
Loin des objectifs
Aucun décès n’est pour l’heure à déplorer. Onze personnes ont dû être hospitalisées, notamment des enfants de 4 ans, dont les vaccinations n’étaient pas à jour. “Chaque personne atteinte peut contaminer entre 15 et 20 personnes”, explique Aurélien Rousseau.
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En Île-de-France, les enfants de 24 mois sont 85% à bénéficier d’une couverture vaccinale complète. 88% en Seine-Saint-Denis. Des chiffres plutôt positifs, mais encore loin de l’objectif de santé publique: 95% d’enfants vaccinés.
La France, “pays anti-vaccins”
Le docteur Youssouf Kbadin, qui travaille dans le service des maladies infectieuses de l’hôpital Avicenne à Bobigny, rappelle ainsi que “la France est un pays plutôt anti-vaccins, beaucoup de gens refusent de faire vacciner leurs enfants”. Une attitude irraisonnable pour le directeur de l’ARS Île-de-France: “Il s’agit du seul moyen de se protéger d’une maladie qui peut tuer des gens, et certains décident de faire prendre des risques à leurs enfants.”
D’autant plus que, comme le rappelle le document de Santé publique France “Rougeole, Oreillons, Rubéole : les 5 bonnes raisons de se faire vacciner”, le vaccin est bien toléré. Seul un enfant sur dix peut avoir de la fièvre, parfois accompagnée de petites taches rouges sur la peau, entre 5 et 12 jours après l’injection après le vaccin qui cumule une protection contre les trois maladies, d’où son nom, le “ROR”. Aurélien Rousseau rappelle par ailleurs que le ROR fait partie des vaccins “qui n’ont pas fait l’objet de polémique.” “Faire vacciner ses enfants ou pas n’est pas un choix à prendre individuellement, car c’est faire prendre un risque à toute la population”, poursuit-il.
Remboursé jusqu’à 17 ans
Le vaccin est remboursé à 100% depuis janvier 2018, date à laquelle il est devenu obligatoire. Il reste par ailleurs gratuit jusqu’à 17 ans, en cas de nécessité d’un “rattrapage”. En effet, certains parents oublient le rappel obligatoire. Si le premier vaccin date de plus d’un mois, l’enfant doit se faire entièrement revacciner.
En Seine-Saint-Denis, il existe par ailleurs un réseau de centres de protection maternelle et infantile et des centres de vaccination gratuits, qui sont tous “mobilisés” selon le directeur de l’ARS Île-de-France pour que les habitants n’éprouvent aucune difficulté à faire vacciner leurs enfants.
Un problème pour les migrants
Si le problème de la rougeole se pose tout particulièrement dans le département, c’est notamment, selon le docteur Kbadin, en raison de l’importance de la population de migrants dans le département. “Ce sont des gens qui n’ont souvent pas eu la chance d’être vaccinés quand ils étaient bébés”, explique-t-il.
Les personnes migrantes qui le peuvent se font généralement vacciner sur le conseil des médecins, affirme Youssouf Kbadin, mais elles doivent d’abord disposer d’une couverture sociale pour bénéficier du remboursement (de 65% après 17 ans).
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Alors qu’une diminution du nombre de cas de rougeole avait été observée entre 2012 et 2016, le nombre de cas remonte depuis novembre 2017, selon Santé publique France. En Europe, sur les six premiers mois de cette année, la maladie a fait 37 morts, dont trois en France, et a touché 41 000 personnes, contre 24 000 en 2017.
Risque conjugué avec la grippe
Ce que redoute surtout le directeur de l’ARS d’Ile-de-France aujourd’hui, c’est la conjonction entre ce foyer de rougeole, et l’épidémie de grippe qui devrait bientôt démarrer. “À partir du 10-15 décembre, on a traditionnellement l’arrivée des grippes à l’hôpital”, explique Aurélien Rousseau.
L’hiver dernier, la grippe a en effet déjà causé la mort de plus de 150 personnes en France. L’autorité de santé cherche donc à éviter que des patients grippés ne croisent des personnes atteintes par la rougeole, et qu’ils ne se sur-contaminent.
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