seulement la moitié des personnes à risque sont vaccinées



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Sur les 13 000 personnes mortes de la grippe l’an dernier, 85 % étaient âgées de plus de 75 ans.

Les rumeurs infondées circulent : 52 % pensent que le vaccin peut donner la grippe.

La grippe tue. 13 000 décès lors de la dernière saison grippale, et pourtant à peine la moitié des personnes à risque et seulement un quart des professionnels de santé sont vaccinés, constate le ministère de la santé, qui a lancé une charte pour les y inciter.

« C’est pour moi un enjeu déontologique », a souligné jeudi 18 octobre la ministre de la santé, Agnès Buzyn, en présentant la charte signée avec les ordres des sages-femmes, des pharmaciens, des mbadeurs-kinésithérapeutes, des médecins, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes et des pédicures podologues. « En se faisant vacciner eux-mêmes, non seulement les professionnels de santé montrent l’exemple, mais surtout ils protègent leurs patients », a-t-elle poursuivi. Globalement 26 % des professionnels de santé sont vaccinés, selon le ministère.

Comme tous les ans, ce dernier lance une campagne pour rappeler les gestes simples – se laver les mains, éviter les contacts si on est infecté, etc. – et inciter les personnes à risque à se faire vacciner : personnes âgées de plus de 65 ans, malades chroniques ou souffrant d’obésité sévère et femmes enceintes, soit plus de 12 millions de personnes.

Moins de la moitié sont vaccinées (45,6 % en 2017-2018), loin des recommandations de l’OMS (75 %). Ces personnes à risque paient chaque année un lourd tribut : sur les 13 000 morts attribuées à la grippe la saison dernière, 85 % sont survenues chez des personnes âgées de plus de 75 ans. Sur les 3 000 cas graves admis en réanimation, 81 % faisaient partie de cette population à risque, dont plus des deux tiers n’étaient pourtant pas vaccinés. La grippe encombre chaque année les urgences, déjà sous pression, a souligné la ministre. 75 000 pbadages aux urgences sont liés à la grippe. « Tous les ans, nous sommes effondrés de voir des personnes âgées attendre sur des brancards aux urgences », a dit Mme Buzyn.

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2 000 décès évités

Certes, le vaccin ne fait pas tout : lors de la dernière saison grippale, son efficacité a été plutôt médiocre, car un des deux virus en circulation (B lignage Yamagata) ne faisait pas partie des virus vaccinaux.

Mais on estime que la vaccination permet d’éviter 2 000 décès chaque année. Si 63 % des personnes à risque étaient vaccinées, on compterait 2 500 morts de moins. Cette saison, les vaccins seront pour l’essentiel quadrivalents, avec deux virus A et deux virus B (y compris celui de l’an dernier), suivant en cela la recommandation de l’OMS.

Les personnes majeures pour lesquelles le vaccin est recommandé peuvent le retirer à la pharmacie sur simple présentation du bon de prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie, et se faire vacciner par un médecin, un infirmier ou une sage-femme. Dans quatre régions tests (Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine, Occitanie) elles peuvent aussi se faire vacciner en pharmacie. A partir de la saison 2019-2020, cela sera possible dans toute la France.

Fausses rumeurs

Les Français sont plutôt bien informés, selon une enquête conduite par BVA pour le ministère. 70 % savent que le vaccin constitue le premier geste de protection contre la grippe. Mais des rumeurs infondées circulent : 52 % pensent que le vaccin peut donner la grippe, alors qu’il peut au pire occasionner une douleur au point de piqûre et un mal de tête temporaire, selon Daniel Lévy-Bruhl, responsable de la vaccination à Santé Publique France. « En aucun cas le vaccin ne peut donner la grippe, car c’est un bout de virus tué, et non un virus vivant. »

Des publicités peuvent aussi induire en erreur, comme celles qui vantent un « vaccin homéopathique ». « Il n’y a pas de vaccin homéopathique, je m’insurge », a martelé la présidente de l’ordre des pharmaciens Carine Wolf-Thal qui « invite les conseils régionaux (de l’ordre des pharmaciens) à porter plainte s’ils reçoivent de telles publicités ». La campagne se déroulera notamment à la télévision, avec un spot à partir du 26 octobre, et pour la première fois à la fin de chaque bulletin météo sur France 2 et France 3.

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