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La rupture de stock de médicaments concernant le Parkinson ou le vaccin BCG fait rage en métropole. Mais épargne la Réunion selon les pharmaciens. “Il n’y a pas de souci dans l’immédiat”, affirme le docteur François Chieze, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire à l’ARS-OI. “Les stocks de médicaments sont importants ici”, ajoute-t-il.
Dans une tribune parue ce lundi dans le journal Le Parisien, des malades de Parkinson réclament un « plan d’action urgent », en raison de la difficulté à trouver en pharmacie un médicament de base : le sinemet. Ce n’est pas le seul remède qui se fait rare. Au total, ce sont 530 traitements d’intérêt thérapeutique majeur qui ont fait l’objet de signalements de rupture auprès de L’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l’établissement public français d’évaluation des risques sanitaires liés aux médicaments. C’est le cas de “l’immucyst”, utilisé dans la lutte contre le cancer de la vessie . Sa pénurie a obligé certains malades à se faire enlever cet organe plutôt que de le soigner. Interrogé par le journal Le Parisien, l’urologue Yann Neuzillet a expliqué : “600 malades ont dû se faire retirer cet organe entre 2012 et 2017”.
Plus grave : la rupture de stock qui concerne le vaccin BCG pourrait provoquer un retour de la tuberculose chez les plus démunis. Une situation inquiétante.
La Réunion est-elle concernée par cette pénurie de médicaments ? “Franchement non”, indique d’emblée Claude Marodon, pharmacien à la Trinité. “Cela concerne surtout la métropole”. Et s’il est arrivé que des médicaments manquaient dans les tiroirs des pharmacies, ce n’était pas à grande échelle.
Il semble, selon la presse nationale, que les causes profondes du problème ne sont pas traitées. Un rapport sénatorial de la mission d’information sur la pénurie de médicaments et de vaccins paru en octobre explique que la délocalisation de la production des médicaments est la première cause de pénurie. “Guidées par les motivations financières des laboratoires pharmaceutiques, ces délocalisations mettent en péril l’indépendance sanitaire de la France”, disait ce texte. Par ailleurs, les médicaments concernés sont produits sur un nombre réduit de sites, ce qui fragilise leur approvisionnement. Didier Robillard, le président de France Parkinson dénonce “la faiblesse de l’Etat face aux intérêts des laboratoires “ et relève “l’absence de mécanisme de dissuasion en mesure de faire primer l’intérêt des malades sur les objectifs financiers de l’industrie pharmaceutique”.
J.P-B.
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