Un médicament sur mesure contre la maladie de Batten



[ad_1]

Mila est une petite américaine de 6 ans atteinte d’une maladie très rare : la maladie neurodégénérative héréditaire et mortelle de Batten. Mais une coopération scientifique étonnante a permis sa prise en charge en un temps record : en quelques mois, cette alliance scientifique improvisée a permis la fabrication d’une thérapie sur mesure et de stabiliser son état. Cette histoire, partagée en octobre 2018 au congrès annuel de l’American Society of Human Genetics, illustre l’étendue des possibilités offertes par la science.

La maladie de Batten : rare, neurodégénérative et mortelle

C’est en décembre 2016 que les parents de Mila découvrent qu’elle est atteinte de la maladie de Batten. Brillante et active, Mila a alors de plus en plus de mal à marcher, parler et voir. La maladie de Batten (aussi appelée “céroïde-lipofuscinose neuronale juvénile” ou “maladie de Spielmeyer-Vogt”) est une pathologie neurodégénérative héréditaire très rare, qui atteint environ 1 enfant sur 143.000, voire trois fois plus dans les pays scandinaves, particulièrement touchés.

Ces patients ont hérité de gènes mutés empêchant le bon fonctionnement des lysosomes, genre de “sacs” remplis d’enzymes dans les cellules qui éliminent les déchets moléculaires. Sans lysosomes, ces déchets s’accumulent et détruisent les cellules, provoquant des lésions cérébrales et la mort avant les 40 ans du patient. La maladie de Batten existe sous pas moins de 14 formes différentes, selon les mutations, mais les symptômes comprennent généralement une perte de vision, des crises d’épilepsie et un retard mental. Les médecins suspectaient Mila d’être atteinte de la forme CLN7 de la maladie, qui tue aux alentours de l’adolescence. Mais pour en être certains, il fallait procéder à un séquençage génétique plus poussé… Une badyse coûteuse, proposée par peu de laboratoires, et qui aurait nécessité 4 mois, alors que l’état de l’enfant se dégradait de jour en jour.

Un médicament sur mesure : le “milasen”

C’est sur un groupe Facebook dédié aux mère médecins que le Dr Lien, médecin à Boston, tomba en janvier 2017 sur un message d’un ami de la famille de Mila expliquant la situation. Son mari le Dr Yu étant neurologue et neurogénéticien au Boston Children’s Hospital, et dont le travail consistait à séquencer le génome de patients atteints d’autisme, ils offrirent leur aide. Les résultats complets issus du laboratoire du Dr Yu sortirent un mois plus tard. Son équipe remarqua alors une séquence d’ADN s’était insérée dans le gène CNL7, nécessaire au fonctionnement du lysosome, causant son inactivation. En conséquence, cette copie du gène CLN7 de Mila produisait une protéine lysosomale raccourcie et inutile. Quant à la seconde copie de son gène, elle était également inactivée par une mutation différente.

Pour la soigner, le Dr Yu a essaie un nouveau type de médicament appelé oligonucléotide antisens. Cette molécule d’ARN de synthèse – l’ARN étant l’étape intermédiaire entre l’ADN et la protéine – peut se lier à l’ARN du gène défectueux, ici CNL7, et en modifier le traitement. Ici, il s’agissait d’empêcher la protéine du gène CLN7 d’être indument raccourcie afin de produire une protéine normale. Grâce à une société capable de produire la molécule conçue par les chercheurs et avec l’accord de la FDA (autorités de santé américaines), le médicament “milasen” sortit en décembre 2017. Côté finances, c’est une combinaison de levée de fonds par le biais de la Mila’s Miracle Foundation, du soutien à la recherche du Dr Yu et de l’hôpital pour enfants de Boston.

Le médicament administré tous les 3 mois semble sans danger pour Mila, dont l’état se stabilise. Toujours aveugle, elle ne sait pas parler et a besoin d’aide pour marcher, mais elle semble avoir acquis de la force dans les jambes et le torse, avale mieux et a l’air plus alerte. Pour les parents, c’est “incroyable“, et signifie que Mila “pourrait en fait avoir une seconde chance dans la vie“.

10 à 15%.Je pense que cela ouvre vraiment une voie qui pourrait être appliquée à d’autres maladies génétiques“, commente le Dr Yu sur le site de Science. Selon lui, entre 10 et 15% des patients atteints de Batten et d’autres maladies génétiques présentent des mutations rares similaires impliquant un gène mal interprété qui, une fois identifié, pourrait être ciblé rapidement avec des médicaments personnalisés du même type. Son équipe travaille maintenant sur l’utilisation de la même stratégie pour traiter certains cas d’autres troubles neurodégénératifs héréditaires.

Mila est une petite américaine de 6 ans atteinte d’une maladie très rare : la maladie neurodégénérative héréditaire et mortelle de Batten. Mais une coopération scientifique étonnante a permis sa prise en charge en un temps record : en quelques mois, cette alliance scientifique improvisée a permis la fabrication d’une thérapie sur mesure et de stabiliser son état. Cette histoire, partagée en octobre 2018 au congrès annuel de l’American Society of Human Genetics, illustre l’étendue des possibilités offertes par la science.

La maladie de Batten : rare, neurodégénérative et mortelle

C’est en décembre 2016 que les parents de Mila découvrent qu’elle est atteinte de la maladie de Batten. Brillante et active, Mila a alors de plus en plus de mal à marcher, parler et voir. La maladie de Batten (aussi appelée “céroïde-lipofuscinose neuronale juvénile” ou “maladie de Spielmeyer-Vogt”) est une pathologie neurodégénérative héréditaire très rare, qui atteint environ 1 enfant sur 143.000, voire trois fois plus dans les pays scandinaves, particulièrement touchés.

Ces patients ont hérité de gènes mutés empêchant le bon fonctionnement des lysosomes, genre de “sacs” remplis d’enzymes dans les cellules qui éliminent les déchets moléculaires. Sans lysosomes, ces déchets s’accumulent et détruisent les cellules, provoquant des lésions cérébrales et la mort avant les 40 ans du patient. La maladie de Batten existe sous pas moins de 14 formes différentes, selon les mutations, mais les symptômes comprennent généralement une perte de vision, des crises d’épilepsie et un retard mental. Les médecins suspectaient Mila d’être atteinte de la forme CLN7 de la maladie, qui tue aux alentours de l’adolescence. Mais pour en être certains, il fallait procéder à un séquençage génétique plus poussé… Une badyse coûteuse, proposée par peu de laboratoires, et qui aurait nécessité 4 mois, alors que l’état de l’enfant se dégradait de jour en jour.

Un médicament sur mesure : le “milasen”

C’est sur un groupe Facebook dédié aux mère médecins que le Dr Lien, médecin à Boston, tomba en janvier 2017 sur un message d’un ami de la famille de Mila expliquant la situation. Son mari le Dr Yu étant neurologue et neurogénéticien au Boston Children’s Hospital, et dont le travail consistait à séquencer le génome de patients atteints d’autisme, ils offrirent leur aide.

[ad_2]
Source link