Une intelligence artificielle bientôt capable de détecter une dépression grâce à Facebook ?



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SANTÉ – L’badyse des publications Facebook d’un individu pourrait permettre un dépistage plus rapide de son éventuelle dépression, révèle une étude.

– Matthieu DELACHARLERY

Une intelligence artificielle (IA) capable de prédire la dépression d’une personne, “jusqu’à trois mois à l’avance”, à partir de ses publications sur Facebook ? C’est en tout cas la promesse d’une équipe de scientifiques américains, dont les travaux ont été publiés lundi 15 octobre dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Pour former cette IA, ces chercheurs des universités américaines de Pennsylvanie et de Stony Brook ont badysé les publications de 683 utilisateurs, dont 114 présentaient un diagnostic formel de dépression dans leur dossier médical.

Les scientifiques ont notamment examiné à la loupe pas moins de 524.000 statuts Facebook de ces utilisateurs, sur une période de six mois, en s’appuyant sur plusieurs indicateurs : des signes d’hostilité, de tristesse ou de solitude ; l’usage de certains mots, comme “haine”, “larmes” ou “sentiments” ; ainsi que des pronoms à la première personne, tels que “je” ou “moi”. Ils ont ensuite comparé de quelle manière et à quelle fréquence les participants déprimés les ont utilisés par rapport aux participants témoins. D’après les chercheurs, l’algorithme serait aussi précis que les outils actuellement utilisés par les médecins pour dépister la maladie.

En mars dernier, une étude britannique soutenait pourtant que l’utilisation des réseaux sociaux pourrait avoir une incidence négative sur les adolescents et ferait baisser leur indice de bonheur. “Il y a une perception selon laquelle utiliser les médias sociaux n’est pas bon pour la santé mentale. Mais cela peut s’avérer être un outil important pour diagnostiquer, surveiller et finalement traiter”, écrit H. Andrew Schwartz, chercheur à l’université de Pennsylvanie et auteur principal de l’étude, dans un communiqué.

L’équipe de scientifiques plaide pour que les données de Facebook puissent être utilisées pour améliorer le dépistage de cette pathologie. “Nous espérons qu’un jour ces systèmes de dépistage pourront être intégrés aux systèmes de soins”, a conclu Johannes Eichstaedt, l’un des  autres auteurs de l’étude. Selon un rapport du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié le 16 octobre dernier, près d’un adulte français sur dix aurait vécu un épisode dépressif au cours des douze derniers mois.



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