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Avec le slogan «les antibiotiques, ils sont précieux, utilisons-les mieux», le gouvernement veut inciter chacun à participer à la lutte contre le développement de bactéries résistantes à ces médicaments.
Après «les antibiotiques, c’est pas automatique», voici «les antibiotiques, ils sont précieux, utilisons-les mieux». Le nouveau slogan du gouvernement pour lutter contre la surconsommation d’antibiotiques a été dévoilé mercredi par Le Parisien., à l’occasion de la semaine mondiale d’alerte sur leur bon usage. Derrière ce message se cache un enjeu majeur pour la santé publique: empêcher les bactéries de développer des résistances à ces précieux médicaments.
Ce phénomène, appelé antibiorésistance, est à l’origine d’une perte d’efficacité de certains antibiotiques. Certaines infections deviennent de plus en plus difficiles à soigner, tandis que d’autres résistent déjà à tous les traitements disponibles. En parallèle, peu de nouveaux antibiotiques sont mis au point. Nous pourrions donc bientôt être complètement impuissants face à des infections courantes. La situation est si préoccupante que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété en 2014 qu’il s’agissait d’une des principales menaces pour la santé.
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Une menace pour la santé mondiale
Une étude récemment publiée dans The Lancet Infectious Diseases a même chiffré à 700.000 le nombre de personnes victimes d’infections multirésistantes chaque année dans l’Union Européenne, entraînant 33.000 décès. En France, elles seraient à l’origine de 125.000 infections par an et 5500 décès. Très récemment, un rapport de l’OCDE a estimé que les bactéries résistantes pourraient tuer 2,4 millions de personnes en Europe, en Amérique du Nord et en Australie d’ici 2050.
«Ces bactéries coûtent plus cher que la grippe, le sida, la tuberculose, avait indiqué à l’AFP Michele Cechini, spécialiste de santé publique à l’OCDE. Elles coûteront encore davantage si les états n’agissent pas pour régler ce problème». Dès 2002, la France avait pris le sujet à bras-le-corps en lançant une grande campagne télévisuelle («Les antibiotiques, c’est pas automatique»). L’initiative avait été suivie d’une baisse de la consommation de 15% en deux ans. Mais depuis 2010, l’engouement des Français pour les antibiotiques ne cesse d’augmenter.
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Une incitation à agir à l’échelle individuelle
Si en santé animale, les objectifs français ont été parfaitement remplis (baisse de l’exposition des animaux de 37% entre 2012 et 2016 pour un objectif initial de -25%), celui fixé en santé humaine est loin d’être atteint (-25% d’ici à 2020). L’année dernière, 759 tonnes d’antibiotiques destinés à la santé humaine et 499 tonnes d’antibiotiques destinés à la santé animale ont été vendues dans l’hexagone, selon Santé Publique France, ce qui fait de la France le quatrième plus gros consommateur d’antibiotiques pour la santé humaine d’Europe et le huitième au monde.
Pour limiter l’antibiorésistance, l’Agence sanitaire rappelle les deux leviers d’action à l’échelle individuelle: la prévention des infections et la bonne utilisation des antibiotiques. Le premier pbade par l’hygiène des mains, l’hygiène alimentaire et la vaccination. Le second consiste à utiliser les antibiotiques à bon escient (respect de la dose, de la durée du traitement, de l’indication). «Un traitement antibiotique ne doit jamais être pris ni réutilisé (même pour une infection du même type) sans avis médical», souligne notamment l’Agence.
Mercredi, le gouvernement a annoncé le lancement d’un programme prioritaire de recherche de 40 millions d’euros pour lutter contre la résistance aux antibiotiques, alors que se tenait le même jour un colloque interministériel sur cette question.
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