une seule cigarette par jour est dangereuse pour le cœur



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Si vous pensez que fumer moins de 6 cigarettes par jour, voire une seule cigarette par jour, est sans danger, vous faites erreur ! A partir du moment où l’on fume, même peu, le risque cardiovasculaire augmente. Dès la première cigarette, on est déjà exposé à la moitié du risque de fumer badocié à un tabagisme de 20 cigarettes par jour et cela avait été bien démontré par une badyse publiée par le BMJ. Le risque lié à une cigarette par jour serait équivalent à près de 50% du risque badocié à un tabagisme à un paquet par jour chez les hommes et du tiers chez les femmes.
Ce résultat a des conséquences importantes pour de nombreux fumeurs et professionnels de la santé qui croient que fumer seulement quelques cigarettes par jour est moins mauvais que fumer un paquet. Les fumeurs devraient cesser complètement de fumer au lieu de chercher seulement à réduire leur risque de maladies cardiovasculaires. Pour le cœur, réduire sa consommation ne sert à rien : il faut arrêter de fumer !

Des risques différents à court et à long terme

Même chez le fumeur occasionnel ou “petit fumeur”, la cigarette abîme le cœur et les artères. Les dangers de la cigarette sont présents à court et à long terme.

A court terme, fumer peut provoquer des spasmes des artères, c’est-à-dire un rétrécissement brutal de celles-ci, l’apparition de troubles du rythme cardiaque et surtout la formation de caillots. Une seule cigarette rend les plaquettes hyper-excitables avec un risque d’agrégation de ces plaquettes entre elles et de caillot (thrombus). C’est ce phénomène qui est à l’origine d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral ou de mort subite chez les adultes jeunes. Pas besoin de plaque d’athérosclérose à ce stade pour faire un accident.

A long terme, c’est la dégradation progressive de la paroi des artères et l’apparition de plaques aboutissant à la réduction du calibre interne des artères (athérosclérose) qui menace le fumeur. Lorsque il est exposé à d’autres facteurs de risque comme l’excès de cholestérol, le diabète ou l’hypertension artérielle, cette athérosclérose peut être augmentée et elle va toucher toutes les artères.

Accompagner les fumeurs

Il est indispensable d’aider les fumeurs qui souhaitent arrêter et ne surtout pas les culpabiliser, même s’ils ont déjà échoué lors d’une ou plusieurs tentatives précédentes. Sortir d’une addiction de 20 ans est difficile, ce n’est pas simplement un problème de volonté, il faut de la bienveillance et surtout de l’aide. Plusieurs méthodes ont montré leur véritable efficacité : patchs, inhalateurs, médicaments d’aide au sevrage ou hypnose. En général, quand les fumeurs rechutent de façon précoce, c’est que la dose de nicotine apportée par les substituts n’est pas suffisante.

Chaque jour, 200 personnes décèdent à cause du tabac. Le tabagisme est la première cause de mortalité en France, il provoque chaque année 73 000 décès. En plus des risques cardiovasculaires, le tabac peut causer des cancers du poumon, de la gorge, de la bouche, du pancréas, de la vessie… Il est aussi responsable de troubles de l’érection, de la fertilité et peut aggraver certaines maladies comme les gastrites, les ulcères, les infections ORL…

Moins de 6 cigarettes, c’est éventuellement pour le poumon

En matière de tabac, il existe une grande variabilité de la susceptibilité individuelle, en raison de la génétique et des facteurs de risque badociés. Pour le risque de bronchite chronique ou de cancer du poumon, une relation linéaire entre la consommation de cigarette et le risque est objectivée : il a été montré qu’un tabagisme inférieur à 6 cigarettes par jour serait nettement moins toxique pour les bronches.

Il n’en est pas de même pour le cœur, où plusieurs études menées sur des données individuelles ont montré que fumer seulement une à cinq cigarettes par jour est badocié à un risque très élevé de maladies cardiovasculaires (infarctus et AVC). Il n’y a pas proportionnalité. C’est du tout ou rien.

Le point positif, c’est qu’à un stade précoce, et même après un infarctus, il n’y a pas de plaques sténosantes, c’est le caillot de plaquettes qui est responsable : au bout de 5 jours, maximum 15, le risque est revenu à zéro et l’on n’a pas abimé ses artères. Le bénéfice est alors de presque 100% !

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